• Unité - henotes ἑνότης, ητος, ἡ

     

     

     

     

     

    Cet article est long. Des séparations marquent les différentes parties de l'article. Il peut ainsi être lu par étape.


     

     

    1- Garder l’unité

    Ce premier passage d’Ephésiens 4 nous montre une série de conditions pour garder l’unité dans la qehila. Ces recommandations de l’apôtre Paul sont aussi un bon moyen d’effectuer un "check-up" de l’unité ou dit autrement, elles “mesurent” l’unité comme un baromètre le ferait pour le temps qu’il fait.

    "Moi qui suis prisonnier à cause de l'Adon, je vous demande donc instamment de vous conduire d’une manière digne de l’appel qui vous a été adressé : soyez toujours humbles, doux et patients, supportez-vous les uns les autres avec amour.
    Efforcez-vous de conserver l’unité que donne le Souffle, dans la paix qui vous lie les uns aux autres. Il y a un seul corps et un seul Souffle ; de même, Elohim vous a appelés à une seule espérance lorsqu’il vous a fait venir à lui. Il y a un seul Adon, une seule foi, un seul baptême, un seul Elohim
    et Père de tous qui règne sur tous, qui agit par tous et qui est en tous.” 
     Ephésiens 4. 1 à 6



    Détails des qualités requises pour conserver l’unité:

    • Humilité. On reste conscient de ne pas valoir plus que l’autre.

    • Douceur. On n’agresse pas.

    • Patience. On ne peut convaincre dans la hâte.

    • Supportez-vous. Ou “portez-vous” les uns les autres. Un autre sens du verbe grec “anechomai” est “écoutez-vous” les uns les autres.

    • Amour. Ici dans le sens “agape”, cet amour qui fait don de lui-même.

    • Unité donnée par le Souffle d’Elohim. Indispensable, vital.

    • “le lien de la paix” donné par le Souffle. Je pense que la paix est un signe que chacun peut reconnaître en lui. Le trouble signe la discorde, l’absence d’unité.



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    2- Acquérir l’unité

    "C'est Lui qui a fait don de certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, et d’autres encore comme pasteurs et enseignants.

    Il a fait don de ces hommes pour que ceux qui appartiennent à Elohim soient rendus aptes à accomplir leur service en vue de la construction du corps du Messie.

    Ainsi nous parviendrons tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils d’Elohim, à l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Messie.
    De cette manière, nous ne serons plus de petits enfants ballottés comme des barques par les vagues et emportés çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur.
    Au contraire, en exprimant la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête : le Messie.
    C’est de lui que le corps tout entier tire sa croissance pour s’affermir dans l’amour, sa cohésion et sa forte unité lui venant de toutes les articulations dont il est pourvu, pour assurer l’activité attribuée à chacune de ses parties.”
    Ephésiens 4.11 à 16

     

    Il s’agit bien ici de trouver l’unité, de passer d’un état de “petit enfant” à celui d’adulte. Il s’agit de “construction”.

    Bien sûr cette étape passe par des envoyés de l’Adon nommés en début de cette citation.

    Ce texte décrit aussi le but de l’unité.

    • Accomplir un service en vue de la construction du corps.

    • Assurer l’activité attribuée à chacune de ses parties.

    Le but de l’unité réside dans une fonctionnalité, tout comme une armée unie pour un combat.

    Quel combat ?

    • Unité dans la foi. On peut supposer qu’au niveau de la doctrine une unité est nécessaire. Ce point mérite un addendum car il est délicat.

    • Capacité de résister à l’erreur dans l’enseignement.

    • Exprimer la vérité dans l’amour

    • Un combat pour la cohésion

    Etonnament ce texte ne parle pas de ce qui préoccupe certains, à savoir l’évangélisation. Il s’attache à quelque chose de plus fondamental: l’unité sans laquelle la qehila ne sert à rien. Elle ne peut être témoin et répondre à ce critère de la plus haute importance, parce que c’est ainsi que la vérité pourra éclater:

    “À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres.” Jean 15. 35

    Un saine doctrine sans cet ingrédient est une lettre morte. Une évangélisation sans ce fondement pré-existant ne peut entraîner de bons fruits dans la durée.

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    Addendum

    Sujet : Un foi commune, une doctrine commune

    L’hébreu donne une définition de « connaître » qui implique un savoir qui va au-delà de la pensée. Il s’agit d’une connaissance intime personnelle. Ce même terme est utilisé ici : « Adam connut Eve, sa femme ». Genèse 4.1

    Le grec, pour le même terme « connaître », ne recouvre que la connaissance intellectuelle.

    Ceci étant posé, voyons quels sont les écueils que l’on peut rencontrer dans la pratique lorsqu’on parle d’une « même foi » comme en Ephésiens 4.

     

    Passons par un peu de connaissance (intellectuelle), au sens du grec, utile en pédagogie.

    Les faits relatés ci-dessous sont issus d'expériences de psychologie sociale réelles, éprouvées, vérifiées.

    Imaginons un groupe de personnes diverses, choisies au hasard, qui reçoivent la même connaissance sur un même sujet. On leur demande ensuite de restituer la connaissance transmise. On s’aperçoit que diverses versions de ce savoir sont restituées. On parle alors de diversité de « représentations » ; chacun a reçu une même information en fonction de qu’il/elle est, son éducation, son milieu social et culturel et peut-être même son individualité. Chacun est parti avec un bagage qui fait que le savoir reçu pourra diverger en fonction de ce bagage et peut-être aussi selon le niveau de fatigue, d'attention.

    Note: le terme "représentation" évoque le deuxième commandement, transféré ici à des représentations mentales. Sans expliquer plus avant, l'intellect pur engendre des idoles. Il est insuffisant pour saisir les dimensions éternelle où Adonaï règne par son Fils.

    En ce moment, ici par les paragraphes écrits ci-dessus, je tente de transmettre une connaissance : il y aurait, si l'on testait ce qui a été compris, diverses façon de l'appréhender et de la restituer. C’est normal.

    Transférons maintenant cette connaissance à la qehila.

    Sur le plan formel, sur le plan de l’intellect pur, nous n’aurons jamais la même vision des mystères de la foi. Nous ne pouvons nous fier à la seule connaissance intellectuelle. La connaissance qui provoque l’unité est plus profonde. C’est un miracle : on sait que cette unité existe ou non. On ne peut la "vérifier" avec des axiomes humains. Elle est présente ou non.

    Note: Je ne parle pas ici des contradicteurs évidents qui prennent plaisir à discutailler, à couper les cheveux en quatre ou aux erreurs grossières. Il est question ci-dessus des personnes de bonne foi.

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    Rappelons aussi :

    Nous sommes avertis par l’apôtre Pierre que son « collègue » Paul pouvait transmettre des éléments dans lesquels il se trouve des « choses » difficiles à comprendre.

    « Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée.
    C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre , dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres écritures, pour leur propre ruine. »
    2 Pierre 3.15-16

    On pourra toujours tordre Paul, par exemple dans son exposé fabuleux de l’épitre aux Romains, chapitre 3 à 8. Les uns y verront une excuse pour nier la validité de la loi donnée à Moïse. Les autres verront le contraire, ainsi que toutes sortes de nuance entre deux….

    Ne demandons pas à quiconque de pouvoir clairement restituer intellectuellement Romains 3 à 8… Personnellement, je me heurterai à une difficulté certaine si je tentais de le faire, bien que je « connaîtrai » (sens hébraïque du terme) ce que Paul a voulu dire. Il en serait de même pour chacun. Ainsi se constitue l'unité. L'unité inclut la connaissance par la pensée, l'intellect, mais elle transcende ce seul aspect.

     

    Conclusion.

    En peu de mots, je ne connais pas correctement (sens grec du terme) - pas d'unité - , mais je connais correctement (sens hébraïque du terme) - unité.

    L’unité de la connaissance est un miracle du Souffle qui implique les mêmes ingrédients que l’amour qu’il nous est demandé de porter à Élohim, c’est-à-dire connaître « de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de tout son être ». Car connaître sa Parole (sens hébraïque du terme) est le connaître Lui-même.

    On ne peut se fier à ce que chacun est capable de restituer de cette connaissance, sans pour autant fermer les yeux sur des erreurs doctrinales évidentes (et des attitudes déviantes).

    Cet addendum a été écrit pour éviter les divisions dues à notre faiblesse et à la pauvreté personnelle de notre langage, à nos limites intellectuelles et à notre nature pécheresse.

    Cette page est bien complétée par le récit des pèlerins d'Emmaüs qui "reçoivent une connaissance au sens biblique, hébraïque du terme. kaio καίω - brûler

     

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    Nos langages peinent à restituer les choses éternelles.

    C'est pourquoi la bible nous présente la vérité sous de multiples facettes, par des auteurs différents, des contextes différents.

    C'est pourquoi la complexité de certains écrits de Paul se marie très bien avec le lyrisme de David, la rigueur de Moïse, la simplicité de Pierre, la symbolique de Jean, la folle expérience d'Osée, la grandeur d’Ésaïe, les larmes de Jérémie, la fidélité et droiture de Daniel, l'intimité du Cantique des cantiques, la sagesse des Proverbes et de l'Ecclésiaste, etc...

    On peut comparer la vérité à un diamant avec un très grand nombre de facettes. Chaque facette nous dit quelque chose de l'ensemble. Et notre cerveau pensant ne peut synthétiser toutes les facettes en même temps, seulement tisser des liens par ci, par là, plus ou moins nombreux.

    La vérité n'est pas quelque chose que je peux tenir dans ma main et dire: "Voilà, c'est ça". Ce serait réduire יְהוה. Adonaï à notre dimension finie.

    "Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
    Et vos voies ne sont pas mes voies,
    — Oracle de l’Éternel.

    Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre,
    Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies
    Et mes pensées au-dessus de vos pensées."

    Esaïe 55.8 & 9

    Personnellement j'ai pourtant confiance que l'essentiel peut se dire, s'exprimer simplement. 

     





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